Les capitales de la Bolivie

Nous longeons le lac Titicaca sur une centaine de kilomètres et arrivons au petit poste frontière de Kasani. Après avoir effectué les formalités d’usage, nous voici donc en Bolivie ! Rien de spécial à signaler concernant le passage de frontière, si ce n’est la patience habituelle et un formulaire à remplir en ligne à l’aide d’un QR code disponible à l’entrée du bureau Aduanas côté bolivien.
Nous séjournons pour deux nuits dans la petite ville de Copacabana, directement au bord du lac Titicaca. Je vous rassure, ce n’est pas encore le Brésil… Notre logement est une mignonne cabane perchée au sommet d’un arbre, avec une vue magnifique sur la baie et le lac. Le propriétaire est originaire d’Allemagne et il parle très bien le français. Il nous a donné pleins de conseils pour la visite des environs et pour la suite de notre périple en Bolivie.
La première nuit nous avons droit à un gros orage et le vent fait légèrement tanguer la cabane… On croise les doigts pour que la construction soit solide, mais tout se passe bien…
C’est finalement bien reposés que l’on fait une belle balade jusqu’au Mirador del Inca d’où nous avons une vue imprenable sur toute la baie. De la haut on se rend vraiment compte de l’immensité du lac Titicaca qui est le plus grand lac d’Amérique du Sud.
Sinon nous avons profité de la journée pour acheter une carte SIM bolivienne et pour changer des dollars au marché noir. Avis à ceux que ça pourrait intéresser, il faut se procurer des dollars avant d’entrer en Bolivie car ici il ne sont pas disponibles par la voie officielle. Et comme les locaux en sont friands, ils les achètent contre des bolivianos à un cours nettement plus avantageux que le cours officiel. Actuellement ça représente un gain non négligeable de 30%.

Après une quarantaine de kilomètres d’une belle route sinueuse et vallonnée le long des rives du lac Titicaca, nous arrivons au bord du détroit de Tiquina. Pour atteindre La Paz nous devons traverser ce détroit à l’aide d’un soit-disant ferry qui est en fait une barge en bois très rustique. Le premier challenge est d’y embarquer car la barge bouge constamment à cause du courant, et le plancher de la barge est fait de planches très mal assemblées. Le deuxième challenge est de retenir la moto pendant les 15 minutes de traversée. Il n’y a aucun moyen d’arrimage et c’est à toi de te débrouiller tenir la moto car sinon la houle la ferait tomber à coup sûr. Un bon moment de solitude… Enfin le troisième challenge est de sortir la moto en marche arrière car il n’y a aucun moyen de tourner sur cette saleté de barge. L’aide du pilote de la barge et de son acolyte ne sont pas de trop pour sortir la Salamandre et ses plus de 300 kilos de ce piège… Finalement tout se passe bien, mais c’était chaud !!
La suite du trajet se passe très bien jusqu’à l’approche de La Paz, où nous sommes accueillis par une circulation infernale ! J’avais dit de Lima que c’était pire que Mexico et Bogota réuni. Et bien La Paz c’est Lima avec en plus des rues en pentes et des gens qui se faufilent dans tous les sens entre les véhicules. Un véritable enfer !! On s’en sort heureusement sans accroc et on est bien soulagés d’arriver sain et sauf à notre hébergement. C’est assez d’émotions pour aujourd’hui et on se contente d’un repas au restaurant de l’hôtel, précédé d’un bon rhum pour faire redescendre l’adrénaline…

La Paz est la capitale administrative la plus haute du monde. Elle est installée sur le plateau de l'Altiplano, dans les Andes, à près de 3’640 mètres d’altitude. Elle s'étend jusqu'à la ville d'El Alto, dans les montagnes, avec en toile de fond le sommet enneigé du Nevado Illimani, qui culmine à 6’438 mètres. La Paz est également un centre culturel important de la Bolivie. Elle accueille plusieurs monuments appartenant à l'époque coloniale, comme l'église de San Francisco, la cathédrale métropolitaine, la place Murillo et la rue Jaén. La ville est réputée pour ses marchés uniques, en particulier le marché des Sorcières, et pour sa vie nocturne animée. Nous passons une journée à déambuler dans les rues de cette ville dont l’ambiance et l’atmosphère ne laissent pas indifférent. La Paz est une vraie fourmilière avec ses petits marchés typiques, ses vendeurs de rues, sa circulation ou encore sa pollution qui fait que l’on a de la peine à respirer. A moins que ça ne soit aussi à cause de l’altitude… On trouve également un restaurant autrichien où l’on se régale avec Schnitzel et Jarret de Porc, le tout arrosé d’une bonne bière.

On voulait faire la fameuse route de la mort, mais une météo défavorable nous en a dissuadé… Nous avons donc quitté La Paz pour une étape de transition en direction de Oruro, avec un petit crochet par la Valle de la Luna et ses formations rocheuses en forme de stalagmites. La ville de Oruro est surtout connue pour son carnaval, et bien qu’on ne soit pas en février, on a la chance de tomber par hasard sur le carnaval universitaire. Un cortège très coloré anime les rues de la ville pendant plusieurs heures, nous permettant d’assister à la répétition générale du vrai carnaval.

Une longue étape de plus de 300 kilomètres par la magnifique Ruta 6, nous mène jusqu’à la ville de Sucre. Située dans le département de Chuquisaca, la ville de Sucre est la capitale constitutionnelle et judiciaire de la Bolivie, alors que La Paz est la capitale administrative du pays. Nous visitons le musée de la Casa de la Libertad où nous apprenons plein de détails sur l’histoire mouvementée de l’Amérique Latine et de la Bolivie. C’est à Sucre qu’à été déclarée l’indépendance de la Bolivie, par Simon Bolivar en 1825, et c’est à cette date que Sucre est devenue la capitale constitutionnelle de la Bolivie. Et c‘est à la suite de la guerre civile de 1898 que le siège du gouvernement bolivien a été transféré à La Paz.
Sucre est une belle ville de style colonial dont le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Son architecture et ses maisons blanchies à la chaux lui donnent presque un style andalou. Les bâtiments principaux se concentrent autour de la Plaza 25 de Mayo, comme la cathédrale et le palais du gouvernement. Nous faisons également un tour au Mercado Central et au Parque Simon Bolivar, où l’on trouve une réplique miniature de la Tour Eifel.

Une courte étape nous amène jusqu’à la ville de Potosi qui est perchée à 4‘000 mètres d’altitude, ce qui en fait l’une des plus haute ville du monde. Au début du XVIe siècle, les Conquistadors ont découvert d’importantes sources d’argent dans la montagne qui surplombe la ville. Celle-ci est nommée depuis «Cerro Rico» ce qui se traduit par «Montagne Riche». Pendant des années, l’exploitation minière a permis d’enrichir l’Empire espagnol et a fait de Potosí l’une des cités les plus riches d’Amérique du Sud. De nos jours, l’exploitation de cette mine, épuisée en argent et en zinc, fait encore travailler nombre d’habitants dans la ville, notamment pour l’étain. Ce travail, désormais peu lucratif, constitue un risque pour le reste de la ville car le Cerro Rico menace de s’écrouler, ce qui a contribué à inscrire Potosí sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO en péril en 2014.
Nous arpentons la place centrale et les rues piétonnes des alentours, et faisons la visite de la maison de la monnaie. Durant des siècles, la prospérité des Espagnols à Potosí a été assurée par le travail de l’argent, récupéré au sein des mines, pour le transformer notamment en pièces de monnaie. Cet artisanat éprouvant était assuré par des esclaves contraints au travail forcé. La Casa de la Moneda est aujourd’hui un musée qui retrace le passé de la ville autour de cette industrie.
On en profite également pour déguster une spécialité locale, la soupe Kalapurka. C’est une soupe épaisse à base de maïs, de pois et de pommes de terre, dont la particularité est d’être cuite sur des pierres volcaniques. C’est délicieux, très nourrissant et ça réchauffe…

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Tupiza et Uyuni